Cérémonie de retournement des morts, Famadihana, Madagascar.

 

J’ai rêvé de ton père, il disait qu’il avait froid…

Ainsi s’adresse parfois un oncle à son neveu. Mais était-ce vraiment un rêve? Ou simplement, une manière détournée de signifier qu’il serait temps d’honorer les ancêtres.

Bien que principalement pratiquée sur les hauts plateaux, la coutume du famadihana, ou retournement des morts, est pratiquée sous différentes formes par de nombreuses ethnies de Madagascar.

Probablement originaire d’Asie, d’ou sa prévalence dans les ethnie des hauts plateaux, le famadihana se serait développé au 18ème siècle, à l’époque des conquêtes d’Andriampoinimerina, père de Radama premier, quand les corps des soldats morts au combats étaient exhumés du champ de bataille pour être rapatriés dans leur région d’origine.

Toujours pratiquée de nos jours à intervalle régulier de 5 ou 7 ans, cette coutume funéraire onéreuse sert également à resserrer les liens familiaux lors de ces grandes cérémonies, mais donne également des gages de respectabilité à une famille qui affiche ainsi sa réussite et son respect pour la tradition et ses ancêtres.

 

Famadihana, retournement des morts, Faratsiho, Madagascar.

Le famadihana, ou retournement des morts, est un rituel funéraire pratiqué à épisodes réguliers tous les 5 ans environ. S’il sert à honorer la mémoire des ancêtres, c’est aussi un moyen de ressouder les liens de la communauté familiale au cours de grandes fêtes ou se mèlent à la fois un esprit festif très prononcé, et une profonde émotion.