Langue de terre entre les eaux de la baie de Narindri et celles du canal du Mozambique. On viens ici presque exclusivement en pirogue ou en boutre. Les catamarans préfèrent la baie de Moramba, souvent imprimée sur les catalogues de papier glacé des guides touristiques. Ici, il n’y a que quelques cases de pêcheurs, quelques lacs qui s’éparpillent entre les tanettes, ces fameuses collines malgaches, recouvertes d’herbes folles. Juste quelques vols de canards à bosse et d’oies sauvages, qui disputent aux échassiers et aux aigles pêcheurs l ‘animation d’un ciel à peine voilé. Et juste cette côte sauvage, où l’on passe en quelques minutes de marche de la mangrove boueuse aux lames de rasoir des tsingys, des racines aériennes des palétuviers aux troncs spongieux des baobabs, gardiens majestueux d’un havre de paix, où l’équilibre, bien que précaire, entre les hommes et la nature, semble encore préservé.